
Changement climatique
En mai 2023, pour la première fois la Principauté a dû adopter des mesures de restriction d’usage du fait des 3 années consécutives de sécheresse (moins de 600 mm de cumul annuel de précipitation).
Arrêté ministériel n°2023-255 du 4 mai 2023Quelles sont les conséquences sur le service de l’eau ?
La tendance à la baisse des cumuls annuels de précipitation a un impact direct sur la production des ressources locales.
En effet, les sources propres de la Principauté sont de type karstique et réagissent directement à la pluviométrie constatée sur leur bassin versant. Leur productivité est maximale pendant les saisons humides et minimale l’été en période de sécheresse.
L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements pluvieux exceptionnels et éventuellement destructeurs type « ALEX » en 2020 dégrade les ressources et affaiblit le niveau de sécurité des apports en eau extérieurs de la Principauté fragilisant les ouvrages de captage et d’adduction.
Depuis la tempête Alex à l’automne 2020, la capacité de production des puits de la Roya a nettement diminué. Les apports en eau côté Est sont donc très minimes en période estivale pendant laquelle les besoins en eau sont les plus importants.
Quelles sont les solutions pour s’adapter face à ces difficultés ?
Optimisation de l’exploitation des captages en service
Depuis plusieurs années des nouveaux équipements de mesure en continu sont déployés sur l’ensemble des sites de captage afin de maitriser au mieux le pilotage d’exploitation des ressources :
- débitmètres,
- piézomètres,
- sondes suivi qualité (turbidité, oxygène dissous, conductivité, HAP),
- pluviomètres.
Un système d’alarme et de gestion automatique est paramétré pour avoir une réactivité optimale 24h/24, par exemple, en cas de dérive sur un paramètre.
La totalité de l’eau disponible localement par les sources est captée pour être traitée avant mise en distribution dans les limites de capacité de traitement de l’usine actuelle et en fonction des besoins en volume journalier.
Une étude est en cours pour le renouvellement de la technologie de filtration existante par de nouveaux filtres plus modernes avec un média filtrant plus performant pour ainsi élargir notre gamme de traitement et gagner en productivité (objectif 2025).
Recherche de nouveaux captages : Puits Annonciade
En 2018 une étude hydrogéologique a été lancée pour récupérer une partie des eaux de la nappe du Larvotto anciennement exploitée par la SMEaux (captages existants secs ou trop influencés par les arrivées d’eaux salines).
Un premier sondage de reconnaissance a été réalisé dans le quartier de l’Annonciade en octobre 2019. Malgré des résultats prometteurs, le projet a dû malheureusement être mis à l’arrêt pendant la pandémie du COVID.
Les travaux ont repris début 2022 pour aléser le forage et tester sa productivité à un débit représentatif sur plusieurs mois avec des mesures de suivi en continu. Les essais et analyses étant concluants en termes de qualité et de quantité d’eau et au vu du contexte sécheresse du printemps / été 2023, les travaux d’aménagement définitif du forage ont été mis en œuvre le plus rapidement possible.
Le Puits Annonciade a finalement été mis en production le 29 juin 2023. Malgré la sécheresse persistante depuis 3 ans, la productivité du Puits a été plus que satisfaisante. En effet, au total plus de 120 000 m3 ont été mis en production ce qui représente 30% du volume total de production du second semestre 2023 de la Principauté.
Quelles actions de fond sont déjà mises en place depuis de nombreuses années ?
Réduction des volumes d’eau potable mis en distribution
Dans les années 1990 et début 2000, la consommation annuelle d’eau de Monaco était de l’ordre de 6 000 000 m3 avec des maximales journalières d’environ 22 000 m3/j. Malgré la forte croissance démographique et économique de la Principauté sur ces 30 dernières années, les consommations ont progressivement diminué pour atteindre un plateau stable depuis 2020 de l’ordre de 4 300 000 m3/an avec des maximales de 16 000 m3/jour grâce à différents facteurs :
- L’efficience d’utilisation des gros consommateurs (DAU Jardin, SMA, SBM, etc.),
- La prise de conscience environnementale des particuliers (équipements électroménagers plus écologiques, abandon des climatiseurs à eau perdue, etc.),
- Le maintien d’un haut niveau de qualité du service de l’eau,
- La mobilisation de ressources alternatives telles que l’eau du Vallon de la Noix, dont l’exutoire naturel se situe en mer, utilisée pour le nettoyage des rues ainsi que l’arrosage des espaces verts d’une partie du quartier du Larvotto.
Ces chiffres montrent clairement que l’effort collectif permet d’avoir un impact positif très significatif sur la pression que peut générer l’activité humaine sur les ressources en eau.
Limiter au minimum les pertes d’eau du réseau public d’eau potable
Selon Eau France, le rendement moyen des réseaux publics de distribution d’eau potable en France est de 81,3 % (données 2022) : « pour 5 litres mis en distribution, 1 litre d’eau revient au milieu naturel sans passer par le consommateur ». Ces pertes d’eau représentent des volumes significatifs qui sont prélevés traités stockés puis transportés mais finalement malheureusement perdus à cause des fuites présentes sur les canalisations et ouvrages.
Sur les communes du Littoral, ces volumes d’eau perdus retournent directement en mer et doivent donc être compensés par un prélèvement plus important sur les ressources d’eau douce afin de satisfaire l’ensemble des besoins de distribution en eau potable.
A Monaco, grâce à la mise en œuvre d’une politique soutenue de renouvellement des réseaux, d’entretien des ouvrages et grâce aux interventions régulières de recherches de fuites préventives du service d’eau potable depuis de nombreuses années, le rendement de réseau est de l’ordre de 95 % depuis plus de 20 ans, un record mondial.

En 25 ans Monaco a réduit sa consommation d’eau potable de près de 30% tout en ayant une forte croissance démographique et économique !

Travaux sur réseau d’eau potable

Rechercher acoustique de fuite sur réseau