Un peu d’histoire
Monaco, de tous temps, a été un site privilégié.
La présence de nombreuses sources a favorisé la sédentarisation de la population.
L’historique des sources d’eau de la Principauté
Les sources de Fontvieille et de Testimonio qui émergeaient à quelques mètres du rivage permettaient aux navires de s’approvisionner en eau douce tout en étant abrités par le Rocher ce qui favorisait les escales.
Au XVIème siècle sous le règne d’Honoré 1er, l’architecte milanais Domenico Gallo di San Felice construisit la citerne du Palais pour alimenter en eau la garnison en cas de siège. Cette construction encore présente de nos jours, sous la cour d’honneur, pouvait contenir jusqu’à 1 700 m3 d’eau. Les diverses citernes civiles et particulières représentent en 1723 une capacité de 2 000 m3. Elles fournissent 2 litres par jour pour chacun des 1 000 habitants.
Les besoins en eau ne cessent d’augmenter. L’eau est nécessaire à la consommation courante des hommes et du bétail, à l’arrosage des cultures et comme force motrice pour les moulins.
1816 : construction d’un canal
Un canal est alors construit en 1816 pour conduire les eaux des sources situées sur le versant du vallon de La Noix jusqu’aux domaines de la Condamine.
L’aqueduc au-dessus du vallon de Sainte Dévote est un vestige de ce canal.
1870 : Grands travaux
Des travaux entrepris sur la grande route traversant Monaco d’Ouest en Est permettent de réaliser en 1870 la canalisation des eaux de source du Ténao jusqu’à Monaco-Ville pour alimenter les fontaines publiques. En même temps d’importantes recherches sont effectuées pour capter les eaux de cette source par des galeries. Le rapport du Gouverneur Général du 15 août 1872 relate l’évènement en ces termes : « L’eau de source du Ténao est arrivée dans la grande fontaine sur la Place du Palais et a jailli en un jet d’eau qui s’est élevé de 8 à 10 mètres. La population a contemplé ce spectacle avec la plus grande satisfaction ».
1880 : Source Marie
En 1880, les espoirs se portent sur l’exploitation de la source Marie située sur le versant monégasque du Vallon Saint Roman. Deux pompes puissantes y sont actionnées jour et nuit par soixante hommes. Elles sont remplacées, plus tard par deux fortes pompes à vapeur pour distribuer l’eau en n’importe quel point de la Principauté. Grâce à cette nouvelle exploitation, chaque habitant dispose de 200 litres d’eau par jour. Des fontaines sont placées de telle façon que chaque habitant n’ait pas à parcourir plus de 50 m pour se ravitailler.
1892 : Source Alice
En 1892 l’ancienne source du domaine du Larvotto très appréciée des habitants du quartier des Bas-Moulins attire l’attention des pouvoirs publics monégasques. Elle reçoit le nom de « Source Alice ». Des recherches, menées dans les environs de cette source, conduisent à la découverte de nouvelles ressources qui permettent la production d’importantes quantités d’une eau d’excellente qualité. La réalisation d’une usine hydraulique s’impose à sa proximité. Elle est construite sur l’actuel emplacement de la Société Monégasque des Eaux.
1906-1907 : Sources Vaulabelle et Ingram
En 1906, la source connue sous le nom de puits Vaulabelle, située dans le quartier des Moulins, est captée par une galerie horizontale de 240 mètres joignant le bas du puits à l’usine. Ceci permet d’augmenter la production d’eau de l’usine du Larvotto qui à l’époque alimente en partie la Principauté. Le creusement de la galerie a permis de découvrir la grotte concrétionnée qui abrite la nappe du Larvotto.
En 1907, dans la propriété du Sieur Ingram une importante source est découverte. C’est aujourd’hui la principale ressource en eau exploitée par Monaco, la source Ingram.
1930 : L’insuffisance des ressources en eau de la Principauté
Pour la première fois, en 1930, les sources du bassin versant ne suffisent plus pour alimenter la population.
Une convention est alors signée entre Monaco et la Compagnie Générale des Eaux pour la fourniture d’eau provenant de la Vésubie.
Pendant la seconde guerre mondiale les canalisations qui amènent l’eau de la Vésubie en Principauté sont coupées. L’eau de la source de Fontvieille sert alors pour faire la soupe populaire. Cet épisode montre encore aujourd’hui la vulnérabilité des adductions d’eau lointaines et de ce fait, l’intérêt de conserver et respecter les ressources locales.
Une seconde adduction d’eau extérieure au bassin versant est réalisée en 1981 pour un apport complémentaire à partir de la Roya.
1940 : L’air moderne du service des eaux en Principauté
Au cours de la seconde guerre mondiale en 1940 sous l’impulsion du Prince Louis II, le Gouvernement monégasque décida d’unifier l’organisation du service des eaux dans le but d’utiliser au mieux les installations existantes, d’assurer la répartition et la distribution de l’eau de manière sécurisée.
Après avoir racheté les réseaux appartenant à différentes entités locales telles que la Société des Bains de Mer, la Société des Eaux de Sources et la Société d’Eau, de Lumière et de Force de Monte-Carlo supérieur, la Société Monégasque des Eaux fut créée en tant que concessionnaire chargée de l’exploitation du service des eaux de la Principauté en 1942.
En parallèle, un programme de travaux restructurant mis au point en 1942 et finalisé à la fin de l’année 1946, fut mis en œuvre avec la création de plusieurs ouvrages :
Station centrale de pompage
Une station centrale de pompage au Larvotto permettant de collecter toutes les eaux des sources du bord de mer avant d’être élevées en direction des réservoirs toujours visible aujourd’hui et en activité.
Station de filtration
Une station de filtration et de stérilisation au chlore gazeux dotée d’un système d’enclenchement automatique afin de ne livrer à la consommation que des eaux de qualité parfaite.
Réservoir de l’Exotique
Un nouveau réservoir dit de l’Exotique d’une capacité de stockage de 6 000 m3 destiné à augmenter les réserves en eau potable mises à la disposition de la Principauté par les eaux de la Vésubie et à alimenter la partie Ouest du territoire ainsi que Monaco Ville.
Conduites d’adduction
Des conduites d’adduction, notamment celle des eaux en provenance de la Vésubie avec la création d’un puit vertical de 2,25 mètres de diamètre intérieur et 60 mètres de haut taillé dans la roche et d’une galerie horizontale de 40 mètres de long pour atteindre le réservoir, et des conduites de refoulement de la station de pompage pour atteindre les réservoirs en tenant compte des difficultés créées par la nature accidentée du terrain et de l’encombrement du sous-sol monégasque.